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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 8.djvu/283

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plusieurs barons, qui étoient vassaux du roi, furent envoyés en Angleterre pour tenir prison & ôtage pour le roi Jean, & faire pléjure de sa rançon. Voyez les assises de Jerusalem, chap. ccvj. Bouthelier, som. lxxxvij. rur. l. m. 1. chap. vij. pag. 429. (A)

Homme de pote, quasi potestatis ; c’est un sujet qui est dans une espece de servitude envers son seigneur, qui est obligé de faire pour lui des corvées, & d’acquitter d’autres droits & devoirs. Voyez Homme de corps. (A)

Hommes profitables, sont les sujets dont le seigneur tire profit & revenu. Coutume de Bretagne, art. 91. (A)

Homme du Roi, est celui qui représente le roi dans quelque lieu, comme un ambassadeur, envoyé ou résident chez les étrangers, un intendant dans les provinces ; dans les tribunaux royaux, le procureur du roi ; & dans les cours, le procureur général. (A)

Homme de service, est un vassal qui, outre la foi & le service militaire auquel tous les fiefs sont tenus, doit en outre à son seigneur dominant quelque droit ou service particulier, & qui tient quelques possessions à cette condition. Voyez Cujas ad tit. 5, lib. II. feudor. Boutillier, som. rur. (A)

Homme de servitude, sont des gens de condition servile ; ils sont ainsi appellés dans la coutume de Troyes, art. 1 & 6, & dans celle de Chaumont, art. 9. Voyez Homme de corps. (A)

Homme de vigne est une certaine étendue de terre plantée en vigne, égale à ce qu’un homme laborieux peut communément façonner en un jour. l’homme de vigne contient ordinairement 800 seps ou un demi quartier, mesure de Paris. Cette maniere de compter l’étendue des vignes par hommes ou hommées, est usitée dans le Lyonnois & dans quelques autres provinces. En quelques endroits de Champagne, il faut douze hommes de vigne pour faire un arpent de cent cordes, de vingt piés pour corde : dans d’autres l’arpent n’est divisé qu’en huit hommes. (A)

Homme vivant et mourant, est un homme que les gens d’église & autres gens de main-morte, sont obligés de donner au seigneur féodal, pour les représenter en la possession d’un héritage, en faire la foi & l’hommage en leur place, si c’est un fief, attendu qu’ils ne peuvent la faire eux-mêmes, & afin que, par le décès de cet homme, il y ait ouverture au droit de relief, si l’héritage est tenu en fief.

La coutume d’Orléans appelle l’homme vivant & mourant vicaire.

Les gens d’église de main-morte sont obligés de donner homme vivant & mourant, pour toute acquisition par eux faite, à quelque titre que ce soit.

Il n’est dû ordinairement que pour les fiefs ; cependant quelques auteurs prétendent qu’il en est aussi dû un pour les rotures, quoiqu’à dire vrai, l’indemnité suffise pour les rotures ; mais il est certain que l’on ne donne point d’homme vivant & mourant pour les franc-aleux, pas même au seigneur haut-justicier. Voyez Homme confisquant.

C’est au seigneur féodal dominant qu’on donne l’homme vivant & mourant, & non au seigneur haut-justicier.

L’amortissement fait par le roi, n’empêche pas que les gens d’église & de main-morte ne doivent au seigneur homme vivant & mourant, avec le droit d’indemnité.

S’ils ne donnoient pas homme vivant & mourant, le seigneur pourroit saisir le fief, & feroit les fruits siens.

Les bénéficiers particuliers qui ne forment point un corps, ne sont pas obligés de donner homme vivant & mourant, parce qu’il y a mutation par leur mort.

Les communautés ecclésiastiques, & autres gens de main-morte, peuvent donner pour homme vivant

& mourant, une personne de leur corps, ou telle autre personne que bon leur semble, pourvû qu’elle ait l’âge requis pour faire la foi ; ainsi à Paris, il faut que l’homme vivant & mourant soit âgé de vingt ans. Dans d’autres coutumes, où la foi se peut faire plûtôt, il suffit que l’homme vivant & mourant ait l’âge requis par la coutume, pour porter la foi.

Quand l’homme vivant & mourant est décédé, il faut en donner un autre dans les quarante jours, & il est dû un droit de relief pour la mutation du vassal. Dans quelques coutumes, comme celle de Péronne, il est dû en outre un droit de chambellage.

Faute de donner dans les quarante jours un nouvel homme, le seigneur peut saisir le fief, & faire les fruits siens.

La mort civile de l’homme vivant & mourant, soit pour profession en religion, soit par quelque condamnation qui emporte peine de mort civile, n’oblige point de donner un nouvel homme vivant & mourant ; il n’en est dû qu’en cas de mort naturelle ; ce n’est aussi que dans ce cas qu’il y a ouverture au fief.

L’obligation de fournir un homme vivant & mourant est imprescriptible, par quelque tems que les gens d’église & de main-morte ayent joui de leur fief. Voyez le tit. des fiefs de Billecoq, liv. V, chap. xij, sect. 6. (A)

HOMMÉE, s. f. (Jurispr.) est dans quelques endroits une mesure usitée pour les terres labourables & pour les vignes, qui fait à peu-près la quantité qu’un homme peut labourer en un jour au crochet. Par exemple, à Ronay en Champagne, l’hommée de terre contient environ cinquante-trois perches, de huit pieds quatre pouces de roi chacun, ce qui revient à un demi-quartier, mesure de Paris. Voyez Homme de vigne. (A)

HOMOCENTRIQUE. adj. terme d’Astronomie, il signifie la même chose que concentrique ; mais ce dernier mot est plus en usage. Voyez Concentrique.

Ce mot est grec, composé d’ομος, semblable, & κεντρον, centre. On expliquoit autrefois les mouvemens des astres dans le système de Ptolomée, par le moyen de plusieurs cercles homocentriques & excentriques : tous ces cercles sont aujourd’hui bannis de l’Astronomie. Voyez Excentrique. (E)

HOMOCTOPTOTON, s. m. (Human.) figure de rhétorique, par laquelle plusieurs noms ont le même cas ; par exemple, mærentes, flentes, gementes, & miserantes. C’est la figure de mots que les latins appellent similiter cadens. (G)

HOMODROME, adj. terme de Méchanique. Levier homodrome, est un levier dans lequel le poids & la puissance sont tous deux du même côte du point d’appui.

Ce mot vient du grec ὅμος semblable, & δρεμω je cours, parce que quand la puissance & le poids sont du même côté du point d’appui, ils se meuvent dans le même sens, comme on le voit Planc. méchan. fig. 2, où tandis que le poids A parcourt Aa, la puissance B parcourt Bb dans le même sens.

Il y a deux sortes de leviers homodromes : dans l’un, (fig. 2) le poids est entre la puissance & l’appui ; on appelle ce levier, levier de la deuxieme espece. Dans l’autre, la puissance est entre le poids & l’appui (fig. 3) ; on l’appelle levier de la troisieme espece.

HOMOGENE, adj. (Phys.) se dit en comparant des corps différens, pour marquer qu’ils sont composés de parties similaires, ou de semblable nature. Il est opposé à hétérogene, qui indique des parties de nature différente. Voyez Hétérogene.

Ce mot est composé du grec ὅμος semblable, & de γένος genre.

On appelle fluide homogene, celui qui est composé de parties, qui sont toutes sensiblement de la même densité, comme l’eau, le mercure, &c. L’air n’est pas