Aller au contenu

Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

se rencontrent dans cette espece de gomme qu’on appelle assa fœtida, le mot assa ou asa ayant été tiré du vieux mot laser. Leclerc, Histoire de la Medecine. Voyez Assa fœtida. (m)

LASERPITIUM, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur en rose & en ombelle, composée de plusieurs pétales en forme de cœur, disposés en rond & soutenus par le calice qui devient un fruit composé de deux semences assez grandes, plates d’un côté, convexes de l’autre, & garnies de quatre feuillets. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

LASKO, (Géog.) ville de Pologne dans le palatinat de Siradie.

LAS NAVES DEL MARQUES, (Géog.) ville d’Espagne dans la nouvelle Castille, fameuse par les draps qu’on y fabrique.

LASSA, (Géog.) ville de l’île de Candie, dans le territoire de Retimo.

Lassa, le, (Géog.) pays d’Asie dans la Tartarie, entre la Chine à l’orient, les états du roi d’Ava au midi, ceux du grand-mogol au couchant, & le royaume de Tangut au nord. On le considere comme faisant partie de ce dernier. Lassa ou Baratola, située selon les PP. Gerbillon & Dorville, par le 106d 41′ de longitude, & 29d 6′ de latitude, en est la capitale. Poutola, forteresse qui fait la résidence du dalai-lama, chef de la religion des Lamas, Couti & Tachelinbou en sont les principaux lieux. Le Lassa se nomme autrement le royaume de Bontan, dont nous n’avons presque aucune connoissance. (D. J.)

LASSAN, (Géog.) ville de Poméranie sur la riviere de Péene ; entre Anclam & Wolgast.

LASSER ou LACER une voile, (Marine) c’est saisir la voile avec une petite corde nommée querantouer, qui passe par les yeux de pie. On fait cette manœuvre lorsqu’on est surpris par un gros vent & qu’il n’y a point de garcettes aux voiles.

LASSERET, s. m. (Charpente.) c’est une petite tarriere de huit lignes de diametre. Voyez Tarriere. Elle sert aux Charpentiers, pour faire les petites mortoises, & enlasser les tenons & les mortois ensemble. Voyez les Pl. de Charp.

Lasseret tournant, c’est celui qui traverse une barre où il est arrêté par une contre-rivure, & laisse tourner toujours. Tel est le lasseret qui porte la verge des aubronniers des fleaux de grandes portes.

Lasseret, (Serrurerie.) espece de piton à vis, à pointe molle, & ordinairement à double pointe, parce qu’il faut l’ouvrir pour y placer la piece qu’il doit retenir, comme on voit aux boucles des portes qui sont arrêtées par un lasseret.

Lasseret se dit encore des pieces qui arrêtent les espagnolettes sur le battant des croisées, & dans lesquelles elles se meuvent.

Le lasseret a différentes formes, selon l’usage auquel il est destiné.

LASSERIE, s. f. (Vannerie.) Les Vanniers comprennent sous ce terme généralement tout ce qu’ils font de plus fin & de plus beau, comme corbeilles de table, en lasserie ou damassées, dorées, ou brodées en soie, & garnies de morceaux de sculpture en bois doré, de gravure sur cuivre, &c.

Ils donnent encore ce nom à cette tissure d’osier mince & serré, qui remplit le corps d’une corbeille.

LASSITUDE, s. f. (Mor.) c’est l’état de l’homme quand il n’a plus la volonté & la force d’agir. Tout travail fatigue ; il ne lasse que quand il cesse de plaire ; après la fatigue l’homme répare ses forces par le repos, & quelquefois il sort de la lassitude en changeant de travail.

Lassitude, lassitudo, κόπος, (Med.) est un sentiment désagréable qu’on éprouve pour l’ordinaire,

après avoir fait des exercices immodérés en force ou en longueur : le sentiment est joint à une ineptitude au mouvement ; on en distingue deux especes : l’une plus proprement fatigue, defatigatio, est la suite & l’effet d’un mouvement excessif ; l’autre est spontanée, c’est-à-dire, n’est précédée d’aucun exercice, du moins violent. La premiere espece qui a une cause évidente considérée en soi, n’est pas maladie ; à peine est elle incommodité, à moins qu’elle ne soit extreme ; aussi pour la dissiper ne faut-il que du repos ; c’est le remede le plus simple & le plus assuré ; c’est le fameux ἄκοπον d’Hippocrate ; lorsqu’on « s’est fatigué, dit-il, aphor. 48. lib. II. par quelque mouvement que ce soit, le repos est un prompt délassement ; on doit en outre avoir attention de ne pas manger avant que la lassitude soit un peu dégagée & soluta par le repos, sans quoi l’on court le risque prochain d’une indigestion. Voyez Indigestion ». Quelques auteurs attribuent aux bains, demi-bains, incessus, préparés avec la décoction d’armoise, une vertu singulierement délassante ; ils assurent en avoir observé des effets admirables. D’autres fondés, disent-ils, sur leur expérience, ou plûtôt sur leur inexpérience, contestent à l’armoise cette propriété, & la traitent de chimérique ; il n’est pas, comme on voit, jusqu’aux faits, qui ne soient à-présent matiere de dispute.

Les lassitudes spontanées qu’on ne peut attribuer à aucun mouvement considérable précédent, sont au moins incommodité, le plus souvent symptome ou présage de maladie. Ces lassitudes annoncent toujours un dérangement dans la machine, une révolution prochaine, une foiblesse dans les nerfs, &c. Presque toutes les maladies aiguës sont précédées & accompagnées de lassitude ; c’est le principal symptome qui constitue l’état neutre qu’on remarque avant que ces maladies se déclarent. On l’observe aussi quelquefois dans leurs cours, & sur-tout dans les fievres malignes, dont il augmente le danger, κοπιώδεες πυρετοὶ κακὸν θοὺς, dit Hippocrate : prorrhet. n°. 41. lib. I.

Il y a différens degrés ou especes de lassitude, désignés par le sentiment plus ou moins désagréable qu’on éprouve quand on veut se mouvoir. Lorsque le mouvement ou les efforts destinés à cela, impriment un sentiment d’érosion, on appelle cette lassitude ulcéreuse. Il semble aux malades que tout leur corps est couvert d’ulceres ; si ce sentiment se réduit à une tension, on lui donne l’épithete de tensive ; & si le malade ne sent qu’un poids incommode, on dit que la lassitude est gravative.

Ces distinctions doivent avoir sans doute quelque utilité. Quelques écrivains s’imaginent que les lassitudes ulcéreuses indiquent une grande acrimonie ; les gravatives, un simple épaississement des humeurs ; celles qui sont tensives, un état moyen, fides sit penès auctores. L’avantage qu’on peut retirer de l’attention aux lassitudes spontanées, considérées généralement, n’est pas aussi hypothétique ; nous n’avons qu’à consulter le prince de la médecine, le divin Hippocrate ; il nous apprendra 1°. que ces lassitudes présagent les maladies. 2°. Que ceux qui les éprouvent dans le cours de la maladie, sont en danger. 3°. Que si après des sueurs critiques, avec lassitude & frisson, la chaleur revient, c’est un mauvais signe, soit qu’il y ait en même tems hémorrhagie du nez ou non. 4°. Que les lassitudes jointes à des anxiétés, frissons, douleurs dans les reins, sont une marque que le ventre est libre. 5°. Que dans cet état de lassitude il est bon que le malade ait des selles rougeâtres, sur-tout dans le tems critique. 6°. Que les lassitudes qui persistent pendant & après la fievre, donnent lieu d’attendre des abscès aux joues & aux articulations, 7°. Les lassitudes spontanées