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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/167

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LE POÈME SANS NOM.


CXXXII


Ce n’est point par mégarde, évidemment, ma belle,
Que tu perdis cet éventail tant dorloté.
Tu ne l’as point perdu. Non, non ! Tu l’as jeté,
Sous l’inspiration d’une ruse nouvelle.

Cette ruse a fleuri d’un coup dans ta cervelle.
Le dessein n’en fut pas du tout prémédité.
Ah ! tu ne manques pas d’ingéniosité !
J’en connais maint exemple et que je me rappelle…

Oui, tu t’es dit, j’en suis bien sûr, car tu vois loin :
« Il ne vient pas beaucoup de monde dans ce coin ;
Mais, lui, ma fille, lui, ne pouvant se défendre

« D’y revenir baiser la trace de tes pas,
Trouvera l’éventail et voudra te le rendre… »
Ma belle, bien joué ! Mais bien gagné, non pas !