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Page:Docquois - Le Poème sans nom, 1919.djvu/168

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LE POÈME SANS NOM.


CXXXIII


Pour moi, je ne vais plus au jardin romantique.
Toi, pourtant, que ravit l’hypocrite douceur
De cet oiseau bénin, la mésange, ta sœur,
Tu reviens t’y griser, le soir, de son cantique.

Je discerne aisément, chaque jour, ta tactique.
Grâce au concours, tout libéral, de l’arroseur ;
Et ce qui s’en suivra, l’instinct avertisseur
Qui veille en moi le flaire et me le pronostique.

Mais notons, tout d’abord, ce savoureux détail :
Quand cet homme voulut te rendre l’éventail,
Tu lui dis : « Peuh ! merci ! Vendez-le donc pour boire ! »

Lui, dans mon cabinet, tantôt, me l’a remis :
Car nous nous entendons comme larrons en foire,
Et sommes devenus une paire d’amis !