Page:Doesburg - Classique-Baroque-Moderne, 1921.djvu/20

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pont Al-Cantara, etc. Il est à remarquer qu’ils introduisent dans leurs plans la ligne arrondie.


Pour comprendre le caractère du baroque en toute son étendue et son influence, nous devons passer des Romains à la Renaissance sans nous arrêter à l’art du moyen-âge. Nous devons d’abord bien comprendre la signification de cette époque. Renaissance ? De quoi ? De l’art mystique-religieux du moyen-âge croyez-vous ? Non du classicisme.

Le doute à l’égard de la conception chrétienne et mystique de la vie a provoqué au 14e siècle en Italie l’étude des ouvrages et des œuvres d’art de l’Antiquité. Giotto déjà et avec lui nombre de sculpteurs et de peintres se tournèrent vers les œuvres d’art romaines qui comme nous l’avons vu, étaient en réalité des œuvres grecques de seconde main. La mystique chrétienne cependant répondait trop bien à l’esprit du temps pour permettre qu’on s’abondonnât complètement au classicisme. Et c’est ainsi nécessairement qu’un art hybride se produisit, qui fut en partie chrétien — d’après l’idée — et en partie greco-romain d’après la forme. C’est cet art mal réussi et individuel qu’on nomme la Renaissance.

La mystique chrétienne a produit au moyen-âge, entre le 4e et le 14e siècle un art qui emprunta son contenu à la conscience morale s’affirmant dans une conception plus profonde de la vie. La plastique des formes extérieures fut reléguée à l’arrière-plan par suite de la culture de l’homme intérieur, ou plus exactement la forme corporelle devint l’expression du spirituel. La forme corporelle ou extérieure fut rendue par l’art à la