Je viens enſuite, meſſieurs, vous apprendre les moyens d’obvier à ces profanations, d’épurer les mœurs, de prévenir le bâtardiſſement de la race humaine, de détruire l’adultère, la ſodomie, la beſtialité & autres vices qui dégradent les Français depuis cinq à ſix générations.
Mes doléances porteront donc ſur tous les abus particuliers que l’on fait du vit, des couilles, de l’anus, des tétons, de la langue, du clitoris, des feſſes, de la bouche. Je tâcherai de paſſer en revue tous les genres de putains & de femmes honnêtes, filles ou mariées ; je n’oublierai ni les enfans, ni les vieillards, ni les moines, ni les abbés, ni les pages. Vous verrez, meſſieurs, s’il ne vous faudra pas plus de vingt ſéances pour faire une loi qui ramène les hommes & les femmes à foutre tout bonnement, pour faire des enfans & ſe dégorger les reins.
O garces & chaude-piſſes qui m’avez gâté le tempérament ; garces à ſentiment, qui m’avez corrompu le cœur ; garces à argent, qui avez ruiné ma bourſe ; garces de toute eſpece, tant mâles que femelles, votre règne va finir : ce n’eſt pas du foutre, c’eſt du ſang que la nation verſe dans cette grande époque.
CHAPITRE PREMIER.
Des filles de joie.
L’abus principal du commerce des filles de
joie, eſt qu’elles ne ſont tenues par aucune loi
de déclarer ſi elles ont du mal. D’où il arrive
ſouvent qu’on attrape la vérole, en croyant avoir
un pucelage.