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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/22

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MA TANTE

de ma vie. Je rougirai quelquefois toute seule, en retraçant mes faiblesses, mais je me flatterai en même temps que les aveux de mes erreurs pourront être de quelqu’utilité aux jeunes personnes de mon sexe… Hélas ! il est si fragile, que les exemples doivent lui être plus profitables que les leçons !

Ma tante Geneviève, dont je n’ai jamais connu la parenté plus que la mienne, exerçait un talent particulier qu’elle avait cultivé avec soin, approfondi et poussé à un haut degré de perfection, et qui l’avait rendue fameuse dans Paris, ville de ressource, où le plus petit genre, quand on y excelle, peut donner de la célébrité. Ma tante donc excellait à placer dextrement une canule et à donner habilement un clystere. Ce n’est pas là sans doute une fonction bien relevée… mais enfin elle pouvait être lucrative, et sa modestie, la bornant dans la sphère qu’elle s’é-