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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/39

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GENEVIEVE.


et que, fusse même un pape, jamais je n’aborderais un homme de ce vilain côté-là… Et en lui disant de l’expédier elle-même, je jetai la seringue sur le lit. Par malheur elle tomba sur les reins du cacochyme bénéficier ; la canule se défit, et l’eau destinée à entrer dans le corps, en baigna copieusement les dehors.

A cette aspersion inattendue et contradictoire, l’homme de Dieu se mit dans une sainte et violente colère, et, nous maudissant canoniquement toutes les deux, il se retourna vivement, et empoignant la seringue, il la lança au visage de ma bonne tante, à qui il fit sauter, par cette apostrophe, une des trois dernières dents qu’elle possédait encore. Ma tante, pour ne pas être en reste, remplit soudain la seringue avec l’eau du coquemare, qui pendant nos colloques avait eu le temps de bouillir, et lui en injectant dans la figure, elle pensa lui brûler un œil, en acquit de la