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Page:Dorvigny - Ma Tante Geneviève, ou Je l’ai échappé belle, 1800.djvu/47

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GENEVIEVE.


d’orge mondé, de fricassées de poulets et de miel rosat, de casseroles et de seringues, de pâtés de Godiveau et de décoction de jacinte… De sorte qu’un écouteur à la porte, se serait donné au diable pour deviner s’il était à l’entrée du laboratoire du pharmacien Cadet, ou de la cuisine d’un fermier-général.

Ma bonne tante s’endormait en nous distribuant ainsi ses instructions, et le jeune homme alors, qui auparavant s’était borné à me serrer la main et à me dire bonsoir en se retirant, devenu plus hardi depuis que ma tante l’avait poussé dans le monde, s’émancipait jusqu’à m’embrasser… Permission qu’il me demandait toutefois, pour se dédommager, me disait-il, de n’avoir pas vu un visage dans toute sa journée… et il s’allait coucher, et je réveillais ma tante qui se couchait aussi, et moi de même, pour recommencer à rêver tous les trois, le jeune homme, lavement, moi, cuisine, et ma tante tous les deux.