Page:Dostoïevski - Krotkaïa, trad. Halpérine, 1886.djvu/262

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je découvris, cachées dans l’herbe fraîche et épaisse, de belles violettes, encore tout aspergées de rosée limpide. Un brin d’herbe long et mince, que je tordis en cordelette, lia le tout, puis dans le milieu je glissai prudemment la lettre, en la cachant sous les fleurs, de manière qu’elle pût apparaître au premier coup d’œil. Je portai alors mon bouquet à madame M***.

Je crus m’apercevoir, chemin faisant, que la lettre était trop en évidence, et je la dissimulai plus soigneusement sous les fleurs ; à quelques pas de madame M***, je l’enfonçai encore davantage ; enfin au moment même de le lui offrir, je poussai l’enveloppe si loin dans le fond, qu’elle ne fut plus du tout visible.

Mes joues brûlaient. J’avais une folle envie de me cacher la figure dans les