Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/118

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— Mais oui, Mozgliakov. N’aie pas peur cependant, Zina, je l’amènerai même à nous aider. Tu ne m’as pas encore vue à la tâche, Zina ! Ah ! sur ma petite âme, dès que j’ai entendu parler du prince, cette pensée m’est venue ! ce fut une révélation. Qui aurait pu croire qu’il vînt jamais chez nous ? Nous aurions pu attendre mille ans une occasion pareille. Ah ! que tu es belle, ma Zina ! Quelle beauté ! Mais, si j’étais homme, je voudrais jeter un royaume à les pieds ! Tous des ânes ! Comment ne pas baiser cette petite main ? (Maria Alexandrovna baise avec effusion la main de sa fille.) C’est la chair de ma chair !… Il faut le marier de force, cet imbécile ! Et comme nous vivrons bien ensuite, Zina ! car nous ne nous quitterons pas, n’est-ce pas ? Tu ne chasseras pas ta mère, quand tu seras heureuse ? Nous avons eu des querelles, mais où trouveras-tu une amie telle que moi ? Je suis quand même…

— Maman, si vous êtes décidée, il est