Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/192

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tête sèche. Plus fort… plus fort… plus fort !… C’est cela.

Le fidèle et empressé Grichka frotte à tour de bras son barine qu’il a, pour plus de commodité, saisi par l’épaule et renversé sur le divan. Peu s’en faut qu’Aphanassi Matveïtch ne pleure.

— Maintenant, debout !… Lève-le, Grichka, donne-moi la pommade… Mais baisse-toi, misérable ! baisse-toi donc, pique-assiette !

Maria Alexandrovna pommade de ses propres mains son époux en tirant sans pitié sur les cheveux épais et grisonnants que, pour son malheur, il n’a pas fait couper. Aphanassi Matveïtch gémit, soupire et tient bon jusqu’à la fin de l’épreuve.

— Misérable ! c’est toi qui as flétri les fleurs de ma jeunesse ! Mais baisse-toi donc davantage ! baisse-toi !

— Comment, ma petite mère, ai-je flétri tes fleurs ? murmure l’époux à plat ventre sur le divan.