Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/193

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— Mannequin ! tu ne comprends pas l’allégorie ? peigne-toi maintenant… Grichka, habille-le vite !

Notre héroïne s’assied dans un fauteuil et surveille d’un œil inquisitorial le cérémonial de la toilette. Aphanassi Matveïtch a repris haleine, et, quand on en arrive au nœud de sa cravaté il s’enhardit jusqu’à donner sa propre opinion sur la forme et la beauté du nœud. Enfin, quand il a endossé son frac, l’honorable personnage a reconquis toute son assurance et se contemple dans la glace avec une évidente estime.

— Et où me mènes-tu, Maria Alexandrovna ? dit-il en faisant des mines à son visage.

Maria Alexandrovna n’en croit pas tout de suite ses oreilles.

— Entendez-vous ? Ah ! le mannequin ! Mais comment oses-tu me demander où je te mène ?

— Ma petite mère, il faut bien que je le sache.