Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/256

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prince en regardant autour de lui avec inquiétude.

— Mais comment pouvez-vous croire encore à un rêve quand je vous raconte les détails de ce prétendu rêve que vous n’avez confié à personne ?

— Mais peut-être l’a-t-il déjà raconté à quelqu’un, insinue alors Natalia Dmitrievna.

— Mais oui… à quelqu’un, confirme le prince.

— Quelle comédie ! murmure Felissata Mikhaïlovna à sa voisine.

— Ah ! mon Dieu ! cela passe toute patience ! crie Maria Alexandrovna désespérée en se tordant les mains. Elle vous chantait une romance ! une romance ! Avez-vous vu cela aussi dans votre rêve ?

— Mais oui… en effet, une ro-romance, murmure le prince absorbé.

Tout à coup un souvenir le ressuscite.

— Mon ami, s’écrie-t-il en s’adressant à Mozgliakov, j’ai oublié de te dire tout à l’heure qu’elle m’a chanté une ro-romance