Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/284

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la mort ?… Pourtant ne m’oublie pas tout à fait ! Pour de mauvaises heures, nous avons eu de douces journées… oh ! à jamais disparues… Écoute… j’ai toujours aimé le coucher du soleil… Oh ! non, pourquoi mourir ? Oh ! vivre ! vivre ! Souviens-toi du printemps ! le beau soleil ! les fleurs ! Nous avons vécu quelque temps dans une fête ! Et maintenant, regarde ! regarde !…

Et le pauvre malade montrait de sa main diaphane la vitre obscurcie par la gelée. Puis il saisit les mains de Zina et se mit à pleurer amèrement. Les sanglots déchiraient sa poitrine meurtrie.

Toute la journée se passa ainsi : Zina lui disait qu’elle ne l’oublierait jamais, qu’elle n’aimerait jamais personne comme elle l’avait aimé. Il la croyait, il lui souriait ; il lui baisait les mains…

Cependant Maria Alexandrovna, inquiète, avait envoyé plus de dix fois chercher Zina, la suppliant de revenir, de ne pas achever de se perdre dans l’opinion. Enfin, quand