Page:Dostoïevski - Le Sous-sol, 1909.djvu/233

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— Ah ! oui, il les perdit l’autre jour chez Nikifor Nikiforitch. Je m’en souviens. Qu’il était gai, ce soir-là, et qu’il nous fit donc bien rire ! et maintenant…

Le vieillard était sincèrement ému.

— Promettez-moi de vous occuper, Timotheï Semionitch.

— Je m’en occuperai. Je parlerai en mon nom, je m’y prendrai à ma façon ; j’aurai l’air de demander un renseignement… A ce propos, informez-vous donc du prix que demanderait le propriétaire du crocodile.

Timotheï Semionitcli s’adoucissait sensiblement.

— Je n’y manquerai point, répondis-je, et je viendrai tout aussitôt vous rendre compte de ce qu’on m’aura dit.

— Et sa jeune femme, la voici donc seule !… Elle s’ennuie ?

— Vous pourriez lui rendre visite, Timotheï Semionitch.

— Pourquoi pas ? J’y avais déjà pensé et l’occasion me paraît bonne… biais, quelle idée, quelle idée d’aller voir ce crocodile ! D’ailleurs, je me propose d’y aller aussi.

— Allez-y donc, Timotheï Semionitch.

— J’irai. Cependant, je n’entends pas qu’Ivan Matveïtch conçoive aucun espoir de cette démarche. Je ne la fais qu’en tant que particulier. Allons