Page:Dostoïevski - Le Sous-sol, 1909.djvu/234

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au revoir. Je me rends chez Nikifor Nikiforitch. Vous y serez ?

— Non : je vais visiter notre prisonnier.

— Oui. prisonnier ! Ah ! la légèreté !

Je pris congé du vieillard. Mille pensées me trottaient par la tête. Timotheï Semionitch est un bien brave homme, mais ça n’empêche qu’en le quittant, je me réjouissais qu’on eut déjà fêté son cinquantième anniversaire et que les Timotheï Semionitch ne fussent pas trop nombreux parmi nous.

Il va de soi que je courus au Passage, afin de porter les nouvelles au pauvre Ivan Matveïteh. De plus, j’étais curieux de savoir comment il s’était installé dans ce crocodile et si la vie y était supportable. Vivre dans un crocodile ! Par instants, il me semblait être le jouet d’un rêve monstrueux. Hélas ! c’était bien d’un monstre qu’il s’agissait.