Page:Dostoïevski - Le Sous-sol, 1909.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

III

Non, ce n’était pas un rêve, mais une indubitable réalité. Autrement, en aurais-je entrepris le récit ?

Il était déjà tard, près de huit heures, quand j’arrivai au Passage et, pour gagner la pièce où l’on montrait le crocodile, je fus obligé de passer par l’escalier de service, car l’Allemand avait fermé plus tôt que de coutume.

Vêtu d’une vieille redingote crasseuse, il se promenait de long en large et semblait bien plus satisfait que le matin. On le sentait rassuré ; il avait dû venir beaucoup de monde. Puis la mère fit son entrée dans le but évident de me surveiller. Elle entamait à voix basse de fréquents colloques avec son fils lequel, m’avait fort bien fait payer mes vingt-cinq copeks malgré que son établissement fût fermé. Cet homme poussait le goût de l’ordre jusqu’à l’excès.