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23 juillet.

MATOTCHKA VARINKA !

Eh ! Varinka, Varinka ! Cette fois, la faute est de votre côté, et le péché restera sur votre conscience. Par votre petite lettre vous avez troublé toutes mes idées, vous m’avez absolument dérouté, et ce n’est que maintenant, après avoir pénétré à loisir dans le fond de mon cœur, que j’ai vu que j’avais raison, parfaitement raison. Je ne parle pas de ma débauche (foin d’elle, matotchka, foin d’elle !), je parle de mon amour pour vous, lequel n’était nullement déraisonnable, nullement. Vous ne savez rien, matotchka ; mais voyez-vous, si vous saviez seulement d’où vient tout cela, pourquoi je dois vous aimer, eh bien, vous ne parleriez pas ainsi. Ce que vous en dites, tous les raisonnements que vous me faites, c’est seulement pour la forme ; mais je suis sûr qu’au fond vous ne pensez pas du tout cela. Matotchka, je ne sais pas moi-même, je ne me rappelle pas bien tout ce qui s’est passé entre les officiers et moi. Je dois vous faire