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Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/113

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qui nous diſpoſent intérieurement à adorer Dieu en eſprit & en vérité, qui ſont matiere de droit privé, dont par conséquent perſonne ne peut être l’arbitre au préjudice de notre liberté.

Schiſmata, continue-t-il, & c’eſt-là un beau mot, non eriuntur ex magno veritatis ſtudio (fonte ſcilicet comitatis & manſuetudinis) ſed ex magna libidine regnandi. Enfin, conclud Spinoſa, rien ne ſeroit plus avantageux à un État que de faire conſiſter la piété & la Religion dans la pratique ſeule de la charité & de la juſtice, de renfermer les droits des Puiſſances ſouveraines, tant pour le ſacré que pour le profane, dans les actions ; & du reſte de permettre à chacun de penſer tout ce qu’il veut & de dire tout ce qu’il penſe.

Nihil reipublicæ tutius, quam ut pietas & Religio in ſolo charitatis & æquitatis exercitio comprehendatur, & jus ſuminarum poteſtatum tam circa ſacra, quam profana, ad actiones tantum referatur : cæterum unicuique & ſentire quæ velit & quæ ſentiat dicere concedatur. Belle concluſion & digne de l’Exorde. Vous avez dû deviner dès le commencement de cet extrait quelle étoit la Religion de