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Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/30

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§. III.

La médiation ſuppoſe une foibleſſe entre les deux parties ; car elles peuvent s’accorder ſeules, ou non. Si elles le peuvent, le médiateur eſt inutile ; ſi elles ne le peuvent pas, l’accord eſt impoſſible & le médiateur eſt encore inutile. Si elles ne veulent pas s’accommoder, c’eſt pour de bonnes ou de mauvaiſes raiſons : ſi c’eſt pour de mauvaiſes raiſons, c’eſt foibleſſe : ſi c’eſt pour de bonnes raiſons, le médiateur doit les faire ceſſer pour le bien de la paix : or il a tort de faire ceſſer de bonnes raiſons.

§. IV.

Quand Dieu le fils a ſatiſfait à ſon Pere, c’étoit comme à Dieu & non comme à la premiere perſonne. Or il eſt auſſi Dieu que ſon Pere, donc il n’étoit pas médiateur entre Dieu & les hommes, ſans cela il le ſeroit avec lui-même. Il étoit pour ſon tiers dans l’offenſe faite à Dieu, il a donc dû remettre aux hommes le tiers de la ſatiſfaction qui lui appartenoit, & il a payé au Pere & au St. Eſprit les deux autres tiers qui leur reve-