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Page:Doutes sur la religion, suivies de l'Analyse du Traité theologipolitique de Spinosa, 1769.djvu/84

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Tous ces prétendus motifs de douter, ſoit de la vérité des ſacrés originaux, ſoit de la fidélité des interpretes, donnent lieu à mon incrédule de tirer ces belles conséquences.

Puiſque la liberté de penſer même en matiere de Religion, eſt de droit naturel, & qu’il n’eſt pas concevable que qui que ce ſoit, puiſſe en aucune façon décheoir de ce droit, chaque homme a donc auſſi le droit de juger librement de la Religion, & conséquemment de l’interpréter à ſa mode. Car pourquoi le droit d’interpréter les loix & de décider ſouverainement dans les affaires publiques, appartient-il aux Magiſtrats, ſi ce n’eſt parce que ces matieres ſont de droit public ? De même chacun doit avoir la liberté d’expliquer la Religion à ſa guiſe & d’en porter tel jugement que bon lui ſemble, parce que la Religion eſt matiere de droit privé.

Je paſſe à la partie la plus importante du Traité Théologique & Politique.

Spinoſa pour fapper peu-à-peu l’autorité de l’Ecriture & rendre ſuſpects les livres canoniques, contredit l’antiquité de ces livres & s’efforce de prouver qu’ils ne ſont point originaux :