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Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 1, 1901.djvu/293

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Si tu as une lettre d’audience, fais-la voir.
— Jean, dit Jacques Bailly, voici ta femme. Et toi, ma Lise, voilà ton mari. Vous êtes fiancés.

Éperdus de joie, Jean et Lisette tombèrent dans les bras l’un de l’autre et s’embrassèrent en sanglotant.

Huit jours plus tard, Jean qui s’était fait faire une belle tenue neuve de sergent aux grenadiers, se rendait d’un pas alerte aux Tuileries.

Il voulait mettre à exécution un projet dont il ne s’était ouvert à personne, afin que ce fut pour tous une surprise, si son plan réussissait.

La première partie de ce projet consistait à obtenir une audience de Bonaparte, qu’on ne désignait plus maintenant que par son titre de Premier Consul.

Le petit élève de Brienne, l’ancien lieutenant d’Auxonne, le chef de bataillon de Toulon, le commandant de l’armée d’Italie et de l’armée d’Égypte, avait, comme vous le voyez, fait son chemin.

Il était maintenant le chef élu, reconnu et acclamé par toute la France !

Son vaste génie, ses victoires et aussi l’ascendant naturel qu’il exerçait sur les hommes en général, l’avaient porté à la première ma-