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Page:Driant - L’invasion noire 2-grand pèlerinage à la Mecque,1913.djvu/154

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soupçonnais pas, heureusement que nous avons parlé en français.

En effet, à quelques pas d’eux seulement, une masse brune qu’on eût prise pour un rocher venait de remuer légèrement, et près d’elle, Zahner en remarqua une autre immobile et de même forme.

— Rentrons, fit de Melval, nous terminerons cela dans ma tente.

— Ne revenons plus ici, dit Zahner, baissant la voix ; c’est d’ailleurs une mauvaise place, car les vaisseaux français sont beaucoup plus sur notre gauche ; j’irai faire un tour par là dans la journée pour reconnaitre un point de départ.

Ils allaient descendre de leur observatoire.

— Et mon bateau, fit soudain Zahner ; si je le laisse là, je n’aurai plus le temps d’en chaparder un autre, et alors…

— Sûrement, vous ne le retrouveriez plus ici la nuit prochaine, dit de Melval.

— Je vais l’aller cacher ailleurs, dit le lieutenant ; il y a sur le sentier un gros jujubier où j’irais les yeux fermés. Je vais glisser ma planche dessous.

Il prit le léger esquif, l’appliqua contre son dos pour éviter que sa silhouette fût remarquée et tous deux descendirent sans bruit dans le ravin.

Mais derrière eux les deux masses brunes s’étaient mises en mouvement et sans que cette fois Zahner les remarquât, suivirent les deux officiers, glissant derrière eux comme des couleuvres.