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Page:Driant - L’invasion noire 2-grand pèlerinage à la Mecque,1913.djvu/317

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vide, mais n’était plus couvert : son couvercle, lamé d’argent comme celui du Prophète, avait été recloué, et, près du cercueil, un Noir portant la longue robe des gardiens du tombeau veillait accroupi.

Debout contre une colonne, un Arabe revêtu du ihram, la figure voilée, attendait immobile. C’était Omar qui, ayant pris de l’avance, s’était, à l’insu de tous et avec la complicité de l’iman, introduit dans le mausolée.

Aussitôt que le Sultan l’aperçut, sa figure extatique et illuminée changea soudain ; il abandonna sa rigidité de commande, jeta un rapide regard autour de lui, et d’une voix brève montrant le nègre :

— Quel est cet homme ?

— Un eunuque tout dévoué à l’iman.

— Il pourrait parler ?

— Il est muet.

— Nous comprendre peut-être ?

— Il est sourd.

— Tout est-il prêt ?

— Tout : Saladin n’attend plus que toi.

— Tu es en communication avec lui ?

— Oui.

Et le jeune prince montra dans le creux de ses mains deux téléphones minuscules dont les fils s’enroulaient à l’une des colonnes de marbre.

Le téléphone dans le tombeau de Mahomet !

— Le mode de suspension est-il solide ? reprit le Sultan.

— Oui, d’ailleurs le cercueil est vide.

Et il montrait le cénotaphe de Sidna-Aïssa que quatre fils d acier, fixés aux quatre angles, tenaient suspendu à un mètre de terre ; les fils disparaissaient ensuite dans l’ouverture de la voûte.

— Et la lumière ?

— Deux arcs puissants s’allumeront sous le cénotaphe même au moment voulu.

— Pourquoi dessous ?

— Parce qu’ils laisseront dans l’ombre les quatre fils d’acier ; il ne faut pas que ceux-ci soient visibles.

— Bien pensé ; alors, tout ira bien, la machine est prête ?