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Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/315

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La Révolution et le Premier Empire


Ou est le Juif pendant la Révolution ? — sur les routes. Il cherche un coin qui lui convienne, il pénètre par la brèche ouverte, il prend racine dans celle société dont on vient de briser les cadres. L’occasion est bonne, en effet. Dans les villes à peu près désertes et où l’échafaud a fait tomber la tête des plus honnêtes et des plus intelligents, il n’a plus à craindre cette attention vigilante dont il aurait été l’objet dans ce vieux monde où, anciens et jeunes, chacun se connaissait pour avoir prié ensemble à l’église, se tenait par mille liens traditionnels, se soutenait, s’aimait.

Dès le début, la Révolution eut, comme la République juive d’aujourd’hui, le caractère d’une invasion. L’élément français disparut, comme de nos jours, devant un ramassis d’étrangers qui s’emparèrent de toutes les situations importantes et terrorisèrent le pays. « Toutes les écumes bouillonnèrent, dit M. Forneron[1]. La Suisse nous a donné Marat, Hulin, Clavière, Pache, Saladin ; les pays Wallons ont envové Theroigne, Prolys, Cloots, Pereyra, Fleuriot, tous meneurs de meurtriers ; les déclassés de tous langages ont été accueillis comme des frères par ceux de Paris qui prétendaient fixer les destinées de la Fiance et peut-être celles du genre humain. »

À cette liste, il faut ajouter des Polonais comme Lazowski, des Allemands comme Freys, Trenck et Charles de

  1. Histoire générale des Emigrés.