Aller au contenu

Page:Drumont - La France juive, tome premier, 3eme édition, 1886.djvu/316

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hesse ; des Italiens comme Gorani, Dufourni, Manini, Pio et Rotondo ; des Espagnols comme Guzman, Miranda, Maichena. Dans ce flot envahissant, le Juif passe inaperçu.

Pereyra, l’inséparable de Marat, l’ami de Gobel, qui pousse ce malheureux aux sacrilèges comédies que l’on sait, est authentiquement Juif ; d’après une tradition constante, Simon, le bourreau de Louis XVII, était Juif[1].

On a affirmé également que David était d’origine juive, comme le nom tend à le faire supposer, et l’on s’expliquerait ainsi par une haine de race les outrages prodigués au roi et à la reine par un homme que l’ancien régime avait comblé de bienfaits.

Que dites-vous de Marat ? Mara est le vrai nom. La famille a été chassée d’Espagne, elle s’est réfugiée en Sardaigne, puis en Suisse et, ne pouvant s’avouer ouvertement juive, elle s’est faite protestante. Avec la lèpre qui le ronge, la saleté au milieu de laquelle il vit, la haine qu’il témoigne pour la société chrétienne, c’est bien là en effet un fils de judaïsants, un Marane répondant aux bûchers d’Espagne par la guillotine de France.

M. Taine a certainement entrevu cela quand il a parlé des races mêlées qui ont produit cet être monstrueux, mais, lui aussi, il a tourné autour de la question. Ce qu’il a bien mis en relief, dans sa Psychologie des chefs Jacobins[2],

  1. Ce Simon fut un des premiers et un des plus enthousiastes partisans de la laïcisation des hôpitaux. « Un jour, raconte Goret dans Mon Témoignage, madame Elisabeth lui demandait comment allait sa femme malade à l'Hôtel-Dieu.
    — Ah ! c'est un plaisir, répondit-il, de voir aujourd'hui les dames de l'Hôtel-Dieu, elles sont habillées comme ma femme, comme vous, ni plus, ni moins.
  2. Origines de la France contemporaine. La Révolution, tome III