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Page:Du Camp - Les Convulsions de Paris, tome 1.djvu/208

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LA SANTÉ.

appelaient son évasion, venait d’envoyer plusieurs émissaires à sa recherche avec ordre de l’arrêter. Le général Chanzy ne se sentit plus en sécurité à Paris et se savait utile ailleurs ; il alla réveiller le général Langourian, qui s’était réfugié boulevard Malesherbes. Les deux généraux partirent à pied, sans plus tarder, et arrivèrent à Versailles le matin même du jour où Paris insurgé allait procéder aux élections des membres de la Commune[1].

ii. LES DÉTENUS.

M. Claude, chef du service de la sûreté. — Son arrestation. — Il repousse les propositions de Duval. — Il est écroué à la Santé. – Ce qu’était M. Claude. — Les surveillants de la prison. — Les greffiers MM. Laloë, Peretti et Tixier. — Les délégués du neuvième secteur. — Deux hommes dans Caullet. — Sa déconvenue. — Bonté de Caullet. — Complot pour faire évader M. Claude. — Une visite nocturne. — Le colonel Chardon. — Les gendarmes de la caserne des Minimes. — Les fédérés s’emparent de la prison. — On parvient à les expulser. — Un arrêté du blanchisseur Grêlier.

Un personnage moins illustre que le général Chanzy, mais qui jouissait à Paris d’une grande notoriété, M. Claude, chef du service de la sûreté à la Préfecture de police, fut amené le 20 mars à la prison de la Santé. Ce jour-là, vers dix heures du matin, il traversait la cour du Palais de Justice ; il fut reconnu par un garçon de salle, qui le désigna à des fédérés. Arrêté, conduit chez le général Duval, M. Claude fut in-

  1. M l’amiral Saisset a dit que, dans l’acte de délivrance du général Chanzy, l’intervention de MM. Cremer et Arronsohn n’avait point été désintéressée. C’est là un incident dont nous avons cru devoir ne pas parler, car aucun des documents que nous avons eus sous les yeux ne se rapporte aux faits relatés dans la déposition de l’amiral Saisset. (Enquête parlementaire sur l'insurrection du 18 mars, t.ii, p. 314 et suiv.)