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Page:Du Camp - Les Convulsions de Paris, tome 1.djvu/83

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LE PRÉSIDENT BONJEAN.

vait, en cas de besoin, fermer à l’aide d’une porte en fer, indiquait l'entrée de la Préfecture ; à gauche, au rez-de-chaussée, la loge du portier principal, à côté le poste des officiers de paix ; à droite, le bureau des passeports ; au-dessus, les bureaux de la deuxième division. Au-delà du porche, la rue de Harlay-du-Palais, de l’autre côté de laquelle une grande maison où l’on avait installé, au rez-de-chaussée, le service actif des mœurs auprès du poste des brigades centrales ; dans les étages supérieurs, les différents services de la première division et de la police municipale. Un couloir en bois, rejoignant ces bâtiments annexés à l’ancien hôtel des premiers présidents au parlement, conduisait aux bureaux politiques, au cabinet et aux appartements du préfet, qui dominaient la cour de la Sainte-Chapelle. Dans la rue de Harlay-du-Palais était établie la Permanence, où l’on prenait le nom et le signalement des gens arrêtés avant de les envoyer au Dépôt, qui était côtoyé de fort près, à l’ouest et au sud, par les masures où la préfecture de police était à l’œuvre jour et nuit.

Le 18 mars 1871, vers sept heures du soir, M. Coré, directeur du Dépôt, acquit la certitude que la Préfecture de police et le Palais de Justice avaient été évacués par les autorités régulières ; resté sans ordre, il s’adressa à M. Place, inspecteur général des prisons de la Seine, et n’en put recevoir aucune instruction. On savait que l’insurrection était maîtresse de Paris, on se sentait bien près de la Préfecture de police, contre laquelle un mouvement serait certainement dirigé ; on se tint clos, on enjoignit aux sœurs de Marie-Joseph d’avoir à revêtir des costumes laïques et l’on attendit. Le personnel des surveillants, presque tous choisis parmi d’anciens sous-officiers, était à son poste. À