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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/39

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PERVERSE

cent vingt-cinq ! L’Amérique est dans la purée ! À cent vingt-cinq ! La France tient la corde ! On adjuge ! C’est bâclé ! C’est ratiboisé ! L’Amérique est foutue ! À cent vingt-cinq ! T’en veux plus, Johnson ? J’adjuge…

— Deux cents louis, cria Johnson.

Il alluma ensuite un cigare.

— C’est donc à deux cents louis, dit encore Suzanne, vous n’en voulez plus ? plus du tout ? adjugé à M. Johnson, pour une nuit.

Et au marquis :

— Et toi, mon vieux marquis, tu vas coucher avec tes rêves. Tâche de ne pas t’embêter.

Le tour était joué.

Ce fut de Plombières qui mit Suzanne et M. Johnson dans la voiture qui attendait la chanteuse, tenant à paraître, aux yeux de l’Américain, grand dans la défaite, et il leur souhaita beaucoup de bonheur, en leur serrant la main. Il baisa, régence, les doigts de Suzanne.