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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/40

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PERVERSE

Quelques jours après, M. Johnson invitait à dîner chez lui le marquis Gaston de Plombières.

C’était ce que ce dernier souhaitait.

Paula, la maîtresse de maison, avait revêtu, pour recevoir le marquis, une délicieuse robe de foulard crème, où, par-ci, par-là, s’ouvraient des boutons de roses pâles.

— Je suis heureux, dit M. Johnson à sa fille, de te présenter mon ami, le marquis Gaston de Plombières ; miss Paula, ma fille, dit-il encore.

Et ils se mirent à table.

À la fin du repas arrosé de vrai Rœderer, on fit quelque peu de piano, assez pour endormir M. Johnson.

Il ronfla comme un Américain, un havane dans les doigts.

Gaston et Paula, devant le piano, égrenant des mots sans suite, s’allumèrent d’une étrange folie de passion.

Elle espérait, séduite par les grâces du marquis, qu’enfin naîtrait pour elle, bientôt l’heure désirée.