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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/43

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PERVERSE

l’un contre l’autre, sans comprendre l’étreinte qui les unissait, sans prévoir jusqu’où l’étreinte les emmènerait, Paula et le marquis trouvèrent d’étroits sentiers, discrets comme des boudoirs, où la brise n’entrait même pas pour en troubler la solitude.

En homme qui connaît la femme et sait s’en servir, Gaston de Plombières analysait la jeune fille et devinait ce qui se passait en elle. Mais il attendait, de peur de se tromper, pour franchir la passe d’amour, que l’amoureuse eût écarté d’elle-même les premiers obstacles.

Paula se pendait à son bras, lourde, comme si elle eût voulu que chaque pas fait eût été le dernier, comme si elle eût voulu s’écrouler, entraînant le mâle qu’elle tenait dans sa chute, et trouver enfin les mystères des songes lointains qui s’étiolaient en son souvenir, déjà, en ses souvenirs brumeux.

— Si nous nous arrêtions sur ce banc, dit-elle, je suis lasse.