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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/53

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PERVERSE

effet, confirmant ce qu’elle avait pressenti :

— Faites entrer ici, dit-elle.

Lorsqu’ils furent en face l’un de l’autre, dans le demi-jour du boudoir, les deux bêtes se regardèrent puis se baisèrent gloutonnement à la bouche, et s’aimèrent.

Ils s’aimèrent encore.

Ils s’aimèrent de nouveau.

Ils s’aimèrent autant qu’ils purent s’aimer.

Enfin :

— J’étais venu, Paula, vous faire mes adieux, dit Gaston, je retourne en France, demain.

Paula fixa son amant et lui demanda :

— Pourquoi partez-vous ?

— Parce que je t’aime assez aujourd’hui, pour avoir peur de trop t’aimer bientôt.

Il avait le front dans ses cheveux, la bouche près de sa bouche, il avait les bras autour de ses reins. Elle l’attira jusqu’à sa bouche, qui, un moment, aspira le baiser.

— Vous ne m’aimez pas, dit-elle.