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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/52

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PERVERSE

place. Après une toilette soignée, elle inonda ses bras, sa poitrine maigre, ses jambes, ses cheveux de parfums. Nue dans la chambre de toilette, devant les glaces luxurieuses qui la reflétaient toute, elle essaya de se trouver belle. Elle chercha des sourires, oh ! pas seulement les sourires des lèvres, mais tous ces autres sourires du corps, qui naissent à chaque fossette, dans l’ombre de chaque pli, dans les duvets soyeux des bras relevés et de la nuque pâle.

— Reviendrait-il ? pensait-elle. Quand reviendrait-il ? Elle l’attendait déjà, déjà elle l’espérait, ce triomphateur qu’elle n’aimait pas et qu’elle désirait parce qu’il avait été la moitié de son bonheur, du seul bonheur venu dans sa vie inféconde.

Lorsqu’elle se fut parée d’une simple robe de soie grise, coquette, assise dans son boudoir d’énervée, seule, horriblement seule, pendant de longues heures elle resta silencieuse et immobile, toujours prête pour son roi de plaisir.

Gaston de Plombières se fit annoncer, en