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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/55

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PERVERSE

— Adieu, Paula.

— Vous partez ?

— Adieu.

Elle le fixa quelques secondes et dit :

— Si je vous ordonnais de rester… pour mon plaisir ?

— Je ne vous obéirais pas.

— Adieu, donc, dit-elle.

Elle lui tendit la main, Gaston la baisa, puis, après s’être éloigné d’un pas, la considérant, les yeux ardents, il se jeta sur elle, l’embrassa, l’enlaça, lui mordit la bouche, la nuque, toute sa chair apparente, et avant qu’elle eut ouvert les yeux, il disparut sous la portière lourde, vers les salons voisins.

Paula se vit seule, elle referma les yeux, et, lasse, sur le satin pourpre où elle avait fait sa dernière moisson de plaisir, elle s’endormit d’un lourd sommeil sans rêves, jusqu’au soir, heureuse, sans crainte, ivre.

À regret, le marquis de Plombières avait passé la porte de l’hôtel de Johnson.