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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/56

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PERVERSE

Sur l’avenue, dans une voiture, attendait Suzanne de Chantel.

Gaston ouvrit la portière et, quand il fut près de la cabotine :

— Eh bien ! demanda-t-elle, c’est fini ?

— Fiche-moi la paix, répondit Gaston.

— Oh ! la, la, si je veux, la paix ! Ce n’est guère utile, vois-tu ? mon cher, de jouer avec moi les grands airs, je m’assieds dessus !

— Tu n’es qu’une imbécile. C’était un coup superbe, la fortune, oui la fortune…

— Et alors…

— Pour nous deux.

— J’en ferai mon deuil et toi idem. Est-ce que tu crois, par exemple, que je vais te laisser filer, après avoir emplumé ta carcasse de la galette gagnée à coups de gosier et le reste ? Pas de ça, Lisette ! Tu n’épouseras personne, personne ; et si je veux te faire l’honneur de t’épouser, moi, au moins, tu seras vacant. Tu as eu le temps de lui faire des adieux à ton laideron, hein ! des adieux complets. Je ne suis pas jalouse,