Aller au contenu

Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IV

LA TRAVERSÉE

Durant les huit jours de la traversée qui s’accomplit par un temps superbe, Paula de San-Pedro, en contact direct de tous les instants avec les passagers, savoura prodigieusement son bonheur d’être seule et d’être libre. Comme aussi elle était la seule passagère qui voyageait sans compagnie ; bien qu’elle ne fut pas belle, ni même jolie, elle eut la joie de sentir les hommes suivre ses pas dans ses promenades sur la dunette, ou rester, auprès d’elle, accoudés aux bastingages.

Dès le premier soir, à l’heure où les étoiles posent leurs diamants sur le ciel, elle fut