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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/72

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PERVERSE

et nerveux, Michel Landier aborda d’un seul coup le langage léger qui frôle et chatouille les oreilles des femmes.

Il lui parla de motifs d’amour inentendus, insoupçonnés.

Paula, vibrante déjà, aspirait les effluves des plaisirs qui passaient sur les lèvres de cet homme qui n’avait même pas pris la peine de s’attarder aux nuances qui préparent la demande d’amour. Il lui avait tout de suite dit qu’elle possédait un corps — il l’avait deviné — comme il les aimait ; que de ce corps, il sentait qu’il pourrait faire sortir des vibrations extraordinaires.

Il se compara à l’artiste qui empoigne une harpe — Paula était la harpe — et tire, des cordes tendues, des mélodies et des cris de rage, des notes aiguës et des notes de râles.

— Votre corps est plein de ces cordes vibrantes où les doigts découvrent le sublime de la joie. Mais, hélas ! continua-t-il, les meilleurs instruments sont quelquefois obligés de misérablement pleurer sous des