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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/101

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HÔTEL DE CLUNY.

SALLE À MANGER.


Mais le temps nous presse ; marchons, sans plus attendre, au but de notre excursion. Depuis longtemps nous suivons, nous dit-on, les murs[1] du palais des Césars[2]. Cette baie épaisse nous en montre l’accès ; entrons. C’est un cénacle préparé pour le festin. Quoique l’or y brille, que l’émail des vases, coupes et bassins, y scintille de toutes parts, que les essences puissent à la rigueur y pleuvoir sur les convives au moyen du clepsydre (formant surtout)[3], et que les usages du peuple-roi soient en partie respectés

  1. Le mur qui forme la paroi de la galerie, depuis le salon jusqu’à l’arrière-cabinet communiquant avec la grande salle des Thermes, et qui fait retour entre l’escalier d’entrée et la salle à manger, pour se prolonger jusqu’à la rue des Mathurins, est entièrement romain. Il est épais de 5 pieds, et d’une telle dureté, qu’il a fallu dix jours d’un travail opiniâtre pour agrandir de 8 pouces cette baie qui, réunie à celle restée ouverte comme alcove, dans la petite pièce dite des Thermes, formait une ouverture cintrée, porte ou croisée du palais primitif.
  2. Julien fut proclamé Auguste, en 360, dans le palais des Thermes. Valentinien Ier et Gratien y firent aussi quelque séjour. (St-Foix, t. 1er, p. 12.) On pourrait ajouter à ces noms ceux de Valens, de Maxime, etc.
  3. Ce clepsydre qu’on chargeait de la quantité d’eau parfumée présumée suffisante pour la durée du repas, servait à la fois d’horloge pour déterminer cette durée et de fontaine jaillissante perpétuelle, pour l’expansion de la fraîcheur et des essences, moyennant le soin qu’on prenait, s’il y avait lieu, de le retourner comme le sablier, à l’écoulement du temps déterminé. On le couronnait d’un vase de fleurs.