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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/364

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par une petite ouverture, et passant au travers d’un prisme de verre à trois faces, allait tomber sur un petit cylindre fort poli : de cet essieu elle rejaillissait sur la concavité du tambour, y peignait parfaitement toutes les couleurs de l’iris, et marquait en même temps le parallèle que le soleil parcourait ce jour-là.

La même lumière du soleil réfléchie d’une petite partie de l’essieu, après l’avoir aplatie, faisait voir sur le ciel artificiel l’image du soleil ou le parélie. Par d’autres réfractions et réflexions, on faisait voir les couronnes du soleil et de la lune, et tous les autres phénomènes des couleurs célestes, selon que l’on inclinait plus ou moins le verre triangulaire vers l’essieu cylindrique.

On offrit pareillement à l’empereur des thermomètres, pour lui faire connaître les divers degrés de la chaleur ou de la froideur de l’air. On y ajouta un hygromètre fort exact, pour lui faire voir les différents degrés d’humidité et de sécheresse. C’était un tambour d’un assez grand diamètre suspendu à une corde de boyau assez gros, et d’une longueur raisonnable, et parallèle à l’horizon. Au moindre changement d’humidité et de sécheresse ce nerf se resserre ou se relâche, et fait tourner le tambour tantôt à droite, tantôt à gauche, et bande ou lâche à droite ou à gauche sur la circonférence du tambour un fil fort délié qui tire une petite pendule, laquelle marque les différents degrés d’humidité d’un côté, et de l’autre les degrés de sécheresse.

Toutes ces différentes inventions de l’esprit humain, jusqu’alors inconnues aux Chinois, rabattirent un peu leur fierté naturelle, et leur apprirent à ne pas avoir tant de mépris pour les étrangers. Ils changèrent même d’idée à l’égard des Européens, qu’ils commençaient à regarder comme leurs maîtres.





DE LEUR ASTRONOMIE.


Il n’y avait que sur l’astronomie qu’ils se croyaient toujours les premiers hommes du monde. Il faut convenir qu’il n’y a point de nation qui s’y soit si constamment appliquée. Les Chinois ont observé dans tous les temps ; et leurs observations astronomiques sont aussi anciennes que leur empire. Ils ont toujours entretenu des gens, qui remarquaient jour et nuit tout ce qui arrivait dans le ciel, et c’est ce qui a fait de tout temps une des principales occupations des gens de lettres.

Leur attention à examiner le cours des astres, est une preuve qu’ils ont beaucoup retenu des manières de ces premiers Hébreux, dont il est aisé de juger qu’ils sont immédiatement descendus, et qu’ils ont peuplé la Chine peu après le temps du déluge.

Leur attention à observer, était regardée comme une chose si importante, que les lois punissaient même de mort la négligence de ceux à qui l’État avait confié cet emploi. C’est ce qu’on voit dans un de leurs plus