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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/457

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PREMIÈRE PARTIE.


SCÈNE PREMIÈRE.


TOU NGAN COU. Suite de ses gens.


Je crains que si la femme de Tchao so mettait au monde un fils, ce fils devenu grand, ne fût pour moi un redoutable ennemi ; c’est pourquoi je la retiens dans son palais comme en prison. Il est tantôt nuit ; comment mon envoyé peut-il tant tarder, je ne le vois point revenir.


UN SOLDAT vient dire pour nouvelle,


La princesse est accouchée d’un fils, qui s’appelle l’orphelin de la maison de Tchao.


TOU NGAN COU.


Cela est-il bien vrai ? Quoi ? Cet avorton s’appelle l’orphelin de la maison de Tchao ? Laissons passer un mois, je serai toujours assez à temps pour me défaire d’un petit orphelin ; qu’on porte mon ordre à Han koué, qu’il aille garder l’entrée du palais, où demeure la femme de Tchao so, qu’il examine bien surtout ce qui en sortira : si quelqu’un est assez hardi pour cacher cet enfant de Tchao, je le ferai mourir, lui, et toute sa race, qu’on affiche cet ordre partout, et qu’on en avertisse les mandarins inférieurs ; si quelqu’un allait contre cet ordre, il serait coupable du même crime.


SCÈNE II.


LA PRINCESSE tenant son fils entre ses bras,


Il me semble que les maux de tous les hommes sont renfermés dans mon cœur ; je suis la fille du roi de Tsin. Le traître de Tou ngan cou a fait périr toute ma famille. Il ne me reste plus que ce pauvre orphelin que je porte entre mes bras ; il me souvient que son père, mon époux, étant