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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/458

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sur le point de mourir, me laissa comme par testament les paroles que voici : Ma princesse, dit-il, si vous avez un fils, nommez–le l’Orphelin de la maison de Tchao, et ayez-en grand soin, afin que quand il sera en âge, il venge sa famille. O Ciel ! Le moyen de faire sortir mon fils hors de cette prison ! Il me vient une pensée : Je n’ai plus aujourd’hui aucun parent ; il ne me reste au monde que Tching yng ; il était de la maison de mon mari, et son nom ne s’est point trouvé par bonheur sur le rôle : attendons qu’il vienne, je lui confierai mon secret.


SCÈNE III.


TCHING YNG avec son coffre de remèdes.


Je m’appelle Tching yng ; je suis médecin de ma profession ; je suis au service du gendre du roi. Il avait des bontés pour moi qu’il n’avait point pour les autres : mais hélas ! ce voleur de Tou ngan cou a fait périr toute la maison de Tchao. Heureusement mon nom ne s’est point trouvé sur le rôle. La princesse est maintenant en prison chez elle ; c’est moi qui lui porte chaque jour à manger ; je sais qu’elle a nommé son fils l’Orphelin de la maison de Tchao, et qu’elle veut l’élever, dans l’espérance qu’il vengera un jour la mort de son père, et de toute sa maison ; mais je crains bien qu’il ne puisse échapper des griffes du cruel Tou ngan cou. On dit que la pauvre princesse m’appelle, c’est apparemment pour que je lui donne quelqu’un des remèdes qu’on prend après les couches ; il faut que je me hâte. Me voici à la porte : il n’est pas besoin d’avertir, je n’ai qu’à entrer tout droit.


SCÈNE IV.


TCHING YNG. LA PRINCESSE.


TCHING YNG.


Madame, vous m’avez fait appeler, que souhaitez-vous de moi ?


LA PRINCESSE.


Hélas ! Que notre maison a été détruite d’une façon cruelle ! Tching yng, je vous ai fait appeler : en voici la raison. J’ai accouché d’un fils : son père étant prêt de mourir, lui donna le nom d’Orphelin de Tchao ; Tching yng, vous étiez au nombre de nos gens ; nous vous avons toujours