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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/465

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L’Orphelin mourra, et n’aura point de sépulture ; quand il serait d’or et de pierreries, il n’évitera pas le tranchant de mon épée.


SCÈNE II.


KONG LUN, seul.


Je suis le vieux Kong lun : j’ai été un des grands officiers du roi Ling kong ; mais voyant que j’étais âgé, et que Tou ngan cou prenait toute l’autorité en main, j’ai quitté mes charges, et me suis retiré dans ce village, où je vis tranquille. (Il chante, pour mieux exprimer la haine qu’il porte à Tou ngan cou.)


SCÈNE III.


TCHING YNG, avec son coffre sur le dos.


Tching Yng, qu’as-tu tant à craindre ? Mon petit maître, que vous m’êtes précieux ! Tou ngan cou que je te hais ! Bien que j’aie emporté ce petit mourant jusque hors des murs, j’ai appris que Tou ngan cou a su sa fuite, et qu’il a ordonné qu’on lui apporte tous les enfants nés depuis une demi-année ; et alors, sans s’informer si c’est l’Orphelin ou si ce ne l’est pas, il les démembrera tous, et les coupera par morceaux. Où pourrais-je donc cacher celui-ci ? Voici le village de Tai ping, qui sert de retraite à Kong lun. Ce vieillard est un des anciens amis de Tchao tun ; il a quitté la cour, et il vit tranquillement dans cette retraite ; c’est un homme droit et sincère : c’est là que je cacherai mon trésor. Allons le voir sur-le-champ. Mettons mon coffre sous ce berceau de bananiers ; mon cher petit maître, attendez-moi ici un moment ; sitôt que j’aurai vu Kong lun, je reviens à vous. (Il dit à un valet de Kong lun) Vous, avertissez que Tching yng demande à voir votre maître. (Le valet dit : Tching yng est à la porte. Kong lun dit, qu’on le prie d’entrer.)


LE VALET.


Monsieur vous prie d’entrer.