Pour réussir dans une affaire, il ne faut point trop s’empresser. Quand j’appris que la princesse avait un fils, nommé l’Orphelin de Tchao, j’envoyai Han koué garder toutes les avenues du palais ; et j’ai publié un ordre, que si quelqu’un cachait ou enlevait l’Orphelin, on le ferait mourir, lui, et toute sa maison. Est-ce que ce misérable avorton peut s’envoler au-dessus du ciel ? Je n’en ai aucune nouvelle, cela m’inquiète, qu’on aille voir là-dehors.
Monseigneur, il y a de très mauvaises nouvelles.
D’où viennent-elles ?
La princesse s’est étranglée avec sa ceinture, et Han koué s’est tué d’un coup de poignard.
Han koué s’est donné la mort ? Sûrement l’orphelin a été enlevé ; quelles nouvelles ! Que faire ?.... Le seul remède que j’y trouve, le voici, il faut feindre un ordre du roi, et commander à tout le royaume que tous les enfants qui sont nés au-dessous d’une demi-année, soient apportés dans mon palais, je les percerai tous de trois coups de poignard. L’orphelin sera sans doute du nombre, et je serai sûr de m’en être défait. Allons, qu’on m’obéisse, et qu’on aille afficher cet ordre, que tous ceux qui auront un fils au-dessous de six mois, aient à me l’apporter dans mon palais. Si quelqu’un ose y manquer, on le fera mourir, lui, et toute sa famille. Je perdrai tous les enfants du royaume de Tsin.