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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/474

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TCHING YNG.


Seigneur, je m’en vais le battre. (Il prend un bâton.)


TOU NGAN COU.


Tching yng, tu as choisi un bâton si petit, qu’il semble que tu crains de lui faire mal ; sûrement tu crains qu’il ne parle.


TCHING YNG.


Il faut en prendre un plus gros.


TOU NGAN COU.


Arrête : tu ne prenais d’abord qu’une baguette, présentement tu prends une barre ; en deux coups tu l’aurais assommé, et il mourrait ainsi sans rien avouer.


TCHING YNG.


Vous me dites de prendre un bâton : j’en prends un petit ; j’en prends un autre, vous dites qu’il est trop gros : comment donc faut-il faire ?


TOU NGAN COU.


Prends-en un de moyenne taille, et donne sur ce coquin-ci, de manière qu’il le sente : misérable vieillard, sais-tu que c’est Tching yng qui te frappe.


TCHING YNG.


Avoue tout. (Il le bat par trois fois.)


KONG LUN.


Je suis rossé de coups : ces derniers sont les plus rudes ; qui me les a donnés ?


TOU NGAN COU.


C’est Tching yng.


KONG LUN.


Quoi ! Tching yng me frapperait ainsi ?


TCHING YNG.


Seigneur, n’écoutez pas ce vieillard ; il ne sait ce qu’il dit.


KONG LUN.


(Il chante.) Qui m’a si cruellement battu ? O Tching yng, que t’ai-je fait ? Suis-je donc ton ennemi, pour me traiter de la sorte ?