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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/473

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TOU NGAN COU.


Je sais, misérable, que tu étais lié d’amitié avec Tchao tun ; mais comment as-tu été assez hardi, pour cacher le reste de cette famille ?


KONG LUN.


Quand j’aurais le cœur d’un tigre, je ne l’entreprendrais pas.


TOU NGAN COU.


S’il ne sent les coups, il n’avouera rien. Qu’on prenne un bon bâton, et qu’on frappe sur lui comme il faut.


KONG LUN (Il chante tandis qu’on le bat, et puis il dit.)


Qui est témoin du crime dont on m’accuse ?


TOU NGAN COU.


C’est Tching yng qui t’a le premier accusé.


KONG LUN, chante.


Ce Tching yng est une très méchante langue ; (puis il dit à Tou ngan cou :) n’es-tu pas content d’avoir fait mourir plus de trois cents personnes ? Veux-tu encore dévorer un pauvre enfant qui reste seul ? (Il continue à chanter.)


TOU NGAN COU.


Coquin de vieillard : en quel endroit as-tu caché l’orphelin ? Dis-le moi promptement, pour t’épargner bien des supplices.


KONG LUN.


Où est-ce que j’ai caché un orphelin ? Qui me l’a vu cacher ?


TOU NGAN COU.


Tu ne déclares pas encore tout, qu’on me le batte de nouveau. (On le bat.) Il faut que ce vieux scélérat soit ladre ; il ne sent rien, il ne déclare rien. Tching yng, c’est toi qui l’as accusé, prends-moi un bâton, et lui en décharge cent coups.


TCHING YNG.


Seigneur, je suis un pauvre médecin, et je n’ai point appris à manier le bâton.


TOU NGAN COU.


Ah ! Tu ne sais pas manier le bâton ? Tu crains qu’il ne dise que tu es son complice.