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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/486

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TCHING POEI.


Mon père, il y a un temps infini que vous me parlez : il me semble que je rêve, et je ne comprends rien à ce que vous me dites.


TCHING YNG.


Puisque vous n’êtes pas encore au fait, il faut vous parler clairement. Le cruel habillé de rouge, c’est Tou ngan cou ; Tchao tun, c’est votre grand-père ; Tchao so, c’est votre père ; la princesse, c’est votre mère ; je suis le vieux médecin Tching yng ; et vous êtes l’Orphelin de la maison de Tchao.


TCHING POEI.


Quoi ! Je suis l’Orphelin de la maison de Tchao ? Ah ! vous me faites mourir de douleur et de colère. (Il tombe évanoui.)


TCHING YNG.


Mon jeune maître, revenez à vous.


TCHING POEI.


Hélas ! vous me faites mourir. (Il chante.) Si vous ne m’aviez pas dit tout cela, d’où aurais-je pu l’apprendre ? Mon père, seyez-vous dans ce fauteuil, et souffrez que je vous salue. (Il le salue.)


TCHING YNG.


J’ai relevé aujourd’hui la maison de Tchao ; mais hélas ! j’ai perdu la mienne : j’ai arraché la seule racine qui lui restait. (Il pleure.)


TCHING POEI, (chante.)


Oui, je le jure, je me vengerai du traître Tou ngan cou.


TCHING YNG.


Ne faites pas un si grand vacarme, de crainte que Tou ngan cou ne vous entende.


TCHING POEI.


J’y mourrai, ou il périra, le traître. (Il chante.) Mon père, ne vous inquiétez point : dès demain, après que j’aurai vu le roi et tous les Grands, j’irai moi-même tuer ce voleur. (Il chante en disant la manière dont il veut l’attaquer et le tuer.)


TCHING YNG.


Demain mon jeune maître doit se saisir du traître Tou ngan cou ; il faut que je le suive, pour l’aider en cas de besoin.