Je suis Ouei fong, un des plus grands mandarins de Tsin. Sous ce règne-ci, Tou ngan cou s’est emparé de tout le pouvoir, et a détruit la famille de Tchao tun ; mais dans le palais de Tchao so il s’est trouvé un certain Tching yng, qui a su cacher l’orphelin de cette maison, il y a de cela vingt ans. Il changea le nom du petit prince, et l’appela Tching poei. C’est à Tching poei que le roi a ordonné d’arrêter Tou ngan cou, afin de venger ses parents. L’ordre est conçu en ces termes : La puissance de Tou ngan cou est devenue trop grande ; je crains qu’il n’aille encore plus loin. J’ordonne à Tching poei de s’en saisir secrètement, et d’éteindre sa maison, sans en épargner aucun. Quand il se sera acquitté de cet ordre, je lui donnerai une récompense. Je n’ose pas retarder cet ordre ; il faut que je le signifie moi-même à Tching poei.
J’ai ordre du roi de prendre Tou ngan cou, et de venger sur lui la mort de mon père et de mon grand-père. Ce scélérat fait bien l’orgueilleux. (Il chante.) Je veux m’arrêter ici ; c’est par où il doit passer en revenant chez lui.
Aujourd’hui j’ai été tout le jour dans le palais destiné à ma charge ; je reviens maintenant dans ma maison particulière. Holà, qu’on se mette en bon ordre, et qu’on marche lentement.