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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/492

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principales du corps, dans tous les membres, et dans les intestins, pour en faire la vie et la vigueur.

Ils font aussi trois divisions du corps : l’une est la partie droite, et l’autre la gauche. Chacune de ces parties a un œil, un bras, une main, une épaule, une jambe, et un pied.

La seconde division se fait d’un autre sens en trois parties, qui sont la haute, la moyenne, et la basse.

La haute se prend depuis le dessus de la tête jusqu’à la poitrine : la moyenne s’étend depuis la poitrine jusqu’au nombril : et la dernière, du nombril jusqu’à la plante des pieds.

À ces deux distinctions ils en ajoutent une troisième, du corps en membres et intestins.

Les six membres principaux où réside l’humide radical, sont trois à gauche ; savoir le cœur, le foie, et l’un des reins : trois à droite ; les poumons, la rate, et l’autre rein, qu’ils appellent la porte de la vie.

Les intestins ou les entrailles dans lesquelles ils mettent la chaleur vitale, sont aussi au nombre de six : trois à gauche ; les petits intestins, ou le péricarde, la bourse du fiel, et les uretères : trois à droite ; savoir les grands intestins, l’estomac, et la troisième partie du corps.

Ils reconnaissent aussi certains rapports mutuels des membres aux intestins. Ainsi du côté gauche ils veulent que les petits intestins aient un grand rapport avec le cœur, la bourse du fiel avec le foie, et les uretères avec les reins : du côté droit les grands intestins avec les poumons, l’estomac avec la rate, et la troisième partie du corps avec la porte de la vie, ou le rein droit.

Ce sont ces parties du corps, qui sont, selon eux, les sièges naturels de la chaleur vitale, et de l’humide radical ; et c’est de chacun de ces endroits qu’ils passent dans les autres parties du corps, par le moyen des esprits et du sang, dont il paraît qu’ils ont connu la circulation dès le premier établissement de leur médecine, environ quatre cents ans après le déluge.

Ils supposent d’ailleurs que le corps est, par le moyen des nerfs, des muscles, des veines, et des artères, comme une espèce de luth, ou d’instrument harmonique, dont les parties rendent divers sons, ou plutôt ont une certaine espèce de tempérament qui leur est propre, à raison de leur figure, de leur situation, et de leurs divers usages, et que c’est par le moyen des pouls différents, qui sont comme les sons divers et les diverses touches de ces instruments, que l’on peut juger infailliblement de leur disposition ; de même qu’une corde plus ou moins tendue, touchée en un lieu ou en un autre, d’une manière ou plus forte, ou plus faible, rend des sons différents, et fait connaître si elle est trop tendue ou trop lâche.

Après avoir établi ces douze sources de vie dans le corps de l’homme, ils ont cherché dans le corps des indices extérieurs qui puissent faire connaître les dispositions intérieures de ces douze parties, et ils ont cru les