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Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/493

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avoir trouvées dans la tête, laquelle est le siège de tous les sens qui font les opérations animales ; et se figurant des rapports nécessaires de ces sens avec les sources de la vie, ils ont cru que la langue se rapportait au cœur, les narines aux poumons, la bouche à la rate, les oreilles aux reins, et les yeux au foie ; et ils pensent pouvoir tirer de la couleur du visage, des yeux, des narines, et des oreilles, du son de la voix, et des saveurs que la langue sent ou désire, des conjectures certaines de l’état du tempérament du corps, et de la vie ou de la mort d’un malade.

J’ai dit qu’ils font le cœur, le foie, la rate, les poumons, et les deux reins le siège de l'humide radical, et les six intestins le siège de la chaleur vitale. Il faut expliquer maintenant la manière dont ils pensent que cet humide radical, et cette chaleur vitale se communiquent aux autres parties du corps. Ils établissent douze voies ou douze canaux, par lesquels ils se répandent.

Il y a un canal, disent-ils, par lequel l’humide radical va du cœur aux mains ; et ils nomment ce canal Chao chun yn king.

C’est par les mêmes routes que les intestins, qui sont unis au cœur, envoient la chaleur vitale ; et cette voiture de chaleur se nomme Cheu tai yang king. Ces deux origines unies ensemble font une des sources de la vie.

Le foie envoie l’humide radical aux pieds, et le canal par où il passe, se nomme So kiue yn king ; et c’est la bourse du fiel qui y fait couler la chaleur vitale, par un chemin qui se nomme So chiao yang king.

Les reins envoient aussi l’humide radical par une autre route, et les uretères la chaleur vitale. Ces canaux entretiennent le commerce de la vie dans le côté gauche du corps.

Dans le côté droit les poumons envoient l’humide radical aux mains par une route qui se nomme Cheu tai yn king ; et les grands intestins, la chaleur vitale par le canal Cheng yang ming king.

De la rate l’humide radical va aux pieds, et de l’estomac la chaleur vitale, l’un par So yang ming king, et l’autre par So tai yn king.

De la porte de la vie, l’humide radical va aux mains par Cheu kiue yn king, et la chaleur vitale de la troisième partie du corps aux pieds, par Cheu chao yang king.

C’est ainsi que selon la doctrine des Chinois, la vie et la vigueur se distribuent par tout le corps : et pour être savant médecin parmi eux, il faut bien connaître ces six sources de vie, qui procèdent de ces douze origines, et bien savoir les routes et les chemins, et les altérations dont elles peuvent être capables.

Après cette connaissance de la construction du corps de l’homme, laquelle est selon l’ancienne anatomie des Chinois, et qui, comme l’on voit, n’est pas trop exacte, ils veulent que l’on passe à la connaissance des corps extérieurs, qui peuvent altérer le corps de l’homme.

Ces corps sont selon eux, les éléments, qu’ils réduisent au nombre de cinq ; la terre, les métaux, l’eau, l’air, et le feu. C’est de tous ces éléments